Dubout, Fargue, fantaisie

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« …qu’ils inventent des aventures assises… »

La reliure indique 1954, mais les couvertures sont absentes et certaines publications datent de 1948… Dans ce méli-mélo sous percaline on a relié maison les pages déco, textes et images. C’est souvent dans ces volumes sans attrait apparent que se glissent des surprises, Lise Deharme,  Charensol ou  Dorgelès pour centenaire de la Bohème. Et voilà même Léon-Paul Fargue évoquant les fantaisistes, Diogène, Allais, Lorrain ou encore :

Les grands fantaisistes, les purs, les vrais, ce sont les héros solitaires de la vie contemplative, les hommes de tous les jours qui sont nos voisins de restaurant, d’autobus, d’hôtel ou de cimetière… Ce sont ceux qui ne posent pas, qui n’espèrent aucun écho, et dont, par déformation professionnelle, le moindre geste, même banal, ne doit pas s’exposer à être toujours transformé en panache blanc par la curiosité publique.
Léon-Paul Fargue, Fantaisistes et fantaisie, dans Plaisirs de France.

L’article est illustré par Dubout, je ne connaissais pas ces dessins, il faut dire que son œuvre est si vaste qu’il faudrait de nombreuses révolutions pour en faire le tour… Je sais que Dubout caricaturant l’existentialisme ou les zazous ne pourra que ravir les amateurs.
J’ai beaucoup de tendresse pour les dessins de Dubout et infiniment pour Philippe Soupault. Alors de savoir que ce dernier, lorsqu’il était directeur littéraire aux éditions Kra, a été l’instigateur de sa première publication comme illustrateur pour Les embarras de Paris de Boileau, a rempli mon bonheur de relieur de points cardinaux dans l’histoire des livres.

Je pense qu’on est parfois injuste pour Dubout. On le traite de caricaturiste ou d’humoriste en y attachant, bien à tort, un sens péjoratif. Dubout, à mon avis, est d’abord un dessinateur virtuose, ce qui n’est pas si fréquent, en outre un créateur d’un monde insolite, mais aussi un observateur d’une éblouissante perspicacité.
Philippe Soupault, écrits sur la peinture, éditions Lachenal & Ritter, Paris, 1980.

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« … à l’abri des routines, des canons et des convenances…, Edmond Rostand « poète de joaillerie », Le zazou, ou la mode d’avant-hier. »

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« Diogène ou la manière de résoudre le problème du logement »

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